La mise en place des règles est un incontournable du début d'année. On trouve sur le net de nombreux projets très sympas (photos, bd, ...) et de petites affiches synthétiques très bien faites.
Malheureusement, je me suis rendue compte qu'en ULIS il ne fallait rien laisser hasard et surtout rien d'implicite.
C'est pourquoi je reprends chaque début d'année un projet de mise en place des règles. L'idée est d'une part que le projet prenne du temps et que les élèves y soient physiquement actifs (pas que du langage) afin qu'ils se sentent (soient bien obligés d'être...) impliqués.
D'autre part, les comportements corrects ou non-adaptés sont détaillés et représentés avec le moins d'implicites (de jeux de sens, de langage, de références,...) possibles car les affichages doivent être hyper fonctionnels et les enfants doivent les comprendre sans avoir à se poser de questions (quand un enfant fait une bêtise, il est difficile et contre-productif de prendre le temps de lui dire "tu vois sur l'affiche il y a un cochon qui écrit dans un cahier, ça veut dire qu'il ne faut pas travailler comme un cochon, ce qui veut dire qu'il faut s'appliquer, bref je suis en colère car ton cahier est sale...").
Depuis quelques années j'aime bien lire à aux élèves As-tu rempli un seau aujourd'hui ? le jour de la rentrée. Je trouve le concept clair et accessible, le livre est court, le texte simple, et il est facile de théâtraliser un peu en le lisant : parfait pour mes élèves d'ULIS !
L'idée du livre, si vous ne le connaissez pas encore, est que chacun porte un seau invisible qui se rempli à chaque fois qu'on agit de façon gentille, altruiste, et qui se vide quand on nous fait du mal ou quand on agit méchamment.
Cette année, mes élèves sont beaucoup plus difficiles à gérer que d'habitude (vous aurez peut-être remarqué que je ne publie pas trop en ce moment...) et arrivée à la rentrée de janvier, je me suis dit que je ne pouvais plus continuer comme ça car non seulement les journées se passent mal pour les élèves, mais, côté perso, je n'ai plus de vie et je rentre exténuée et sur les nerfs. Après avoir retourné le problème dans tous les sens et fait quelques achats de bouquins à lire pour apporter un peu de matière à ma réflexion, j'ai pensé qu'avant toute chose, le problème était que nous avions des crises toutes la journée et que la "menace" du conseil de classe le vendredi ne suffisait plus à endiguer des problèmes qui, devenus trop envahissants, se devaient d'être résolus sur le moment.
Il existe de nombreux dispositifs de gestion du comportement des élèves qui reposent sur quantités de représentations différentes (fleurs, météo, arbres,...). Le système que j'utilise s'inspire des célèbres "ceintures" de comportement et s'appuie sur l'image des clés : pour ouvrir la porte de la classe il faut plusieurs clés, lorsqu'un élève rentre en classe sans ouvrir toutes les serrures, c'est difficile et désagréable pour lui. Mais on peut bien sûr utiliser ce dispositif avec n'importe quelle métaphore qui semblera parlante pour les élèves.
Quelques notes de lectures sur le très bon livre de Jean-Claude Richoz "Gestion de classes et d'élèves difficiles". Des idées à dérouler face à différentes situations de crise pour prendre du recul, ne pas entrer dans le rapport de force et savoir quelle attitude adopter. En fait, une "trousse à outils" de scènettes à jouer pour ne pas se laisser démonter et ne pas perdre sa crédibilité auprès des élèves.