Pour permettre à l’enfant présentant des troubles de l’efficience intellectuelle de se repérer et de développer ses compétences, les activités doivent, bien plus longtemps que pour les autres enfants, être proposées dans un environnement familier. Le contexte de l’apprentissage ne doit pas changer trop souvent, ou bien de manière très progressive : en effet, des activités ritualisées rassurent l’enfant par leur stabilité formelle (constantes de présentation, de formulation, de mise en oeuvre…) et la continuité des exigences de l’enseignant ou de l’éducateur. La reconnaissance par l’enfant d’un contexte d’apprentissage déjà connu le libère de la charge de compréhension de la situation. Il peut alors être entièrement disponible pour développer de nouvelles compétences.
De plus, la durée d’acquisition d’une compétence est généralement plus longue et l’enfant prend difficilement conscience de manière rétroactive de son efficacité dans la résolution des tâches. C’est donc par la répétition des mêmes activités, encore et encore, que l’adulte peut finir par le convaincre de ses propres compétences. Cette prise de conscience de ses ressources mobilisées de façon efficace lui permet alors de s’investir positivement dans son rôle d’élève ou d’apprenant.
L’enseignant ou l’éducateur ne doit donc pas craindre de proposer des situations répétitives car ces activités rituelles, loin d’enfermer l’enfant dans des fonctionnements stéréotypés, ont pour objectif de lui permettre d’être plus autonome dans la tâche. En effet, rassuré par la reconnaissance d’un contexte connu, conscient de ses capacités à y réussir, il peut finir par s’engager dans la tâche sans l’aide de l’adulte.
-Odile Linger-Delarge